Expériences
 
 
 

Tsvi

On m'a demandé de relater mon expérience, alors je vais essayer de le faire de telle sorte que vous ayez envie de participer à ce programme... C'est quand même pour ça que j'écris ! A vrai dire, je ne sais pas vraiment par quoi commencer. Procédons par ordre:

1)Mes préjugés, craintes et autres trucs AVANT:

 Je pensais que travailler au MADA c'était un remake d’"Urgences" où tout le monde courait avec 3 seringues dans chaque main, du sang partout, les électrochocs et bien sûr les sirènes à tout bout de champs... Niveau craintes: l'attentat, bien sûr, mais aussi la peur de ne pas savoir quoi faire, ou en tout cas de ne pas réagir correctement ou assez vite alors qu'une équipe et qu'un patient comptaient sur moi. Eh ben rien de tout ça ne s'est produit ou presque. Voici un bref aperçu du

2)Programme réel qui vous attend: avant le départ: D'abord, vous allez devoir vous accrocher pour obtenir un entretien à Paris. Puis après la prise de contacts, formulaires, dictionnaire technique (fourni) et autres, quand enfin vous êtes prêt à partir, la veille au soir de votre départ, vous paniquez sur un truc qu'on vous demande d'amener, qui se trouve dans la catégorie "compulsory" de votre check-list (fournie elle aussi), mais comme c'est de l'anglais technique, ben vous savez pas quoi ! (c'est du vécu).

3) Enfin en Israël, on doit rejoindre le centre de formation que tous les taxis sont censés connaître... prenez quand même avec vous l'adresse exacte. Une fois là-bas, c'est parti pour une semaine et demi de formation et de cours intensifs. Après ce purgatoire où je vous suggère d'apprendre attentivement vos cours, vous êtes accueilli(e) dans votre nid douillet qu'est votre station (la mienne c'était Bat Yam et je vous la recommande chaudement). Une journée et demi de repos et vous voilà reparti(e) pour un rythme soutenu de gardes de 8 heures et environ 5 par semaine. Mais ne vous inquiétez pas, vous aurez le temps d'aller à la plage, piscine, cinéma... De plus l'ambiance est extra: quand on reçoit un appel, on va tranquillement dans l'ambulance (<30 s.), on démarre, on allume la radio à fond et c'est parti pour sauver des vies ! Bien sûr il n'y a pas que des expériences agréables (il faut être réaliste) mais le soutien est incomparable. J'espère vous avoir convaincu de venir partager une expérience d'un autre genre d'aide à la population israélienne, et vous voir bientôt membre de la grande famille des volontaires MADA (168 en 2002 toute nationalités confondus).

Shalom

Tsvi
 
 
 
 

Mickaël (été 2002)

Un été au Mada

Tout commence par l’arrivé au centre de l’agence juive à Kiriat Moriah dans le sud de Jérusalem. C’est parti pour 10 jours de formation intensive aux premiers secours. Allergiques à l’anglais, s’abstenir, tous les cours sont dans la langue de Shakespeare agrémentés de termes techniques en hébreu. Pourtant je recommande vivement de prendre les cours en anglais, c’est pas tous les jours qu’on se retrouve avec des feujs du monde entier dans un programme hors du commun, point de vue ouverture d’esprit on fait pas mieux (dans la session de juillet 2000, nous étions 5 francophones dont 3 français dans un groupe d’une cinquantaine de volontaires venus également des USA, du Canada, de Grande Bretagne, d’Australie, du Chili, de Belgique et d’Autriche).

A part quelques étudiants en médecine, la plupart des volontaires n’ont jamais pris le moindre cours d’anatomie ou de secourisme donc pas la peine de paniquer si vous n’avez jamais vu un truc sanglant ou bien gore. Si vous tombez dans les pommes à la vue d’une goutte de sang, faut pas déconner non plus, ce programme n’est pas fait pour vous.

Les 10 jours de cours sont méga intensifs et même si vous ne rencontrerez peut-être jamais de cas de morsure de serpent ou d’hypertension intracrânienne, tout est bon pour votre culture générale ! L’accent est mis principalement sur deux types d’interventions : la réanimation et les traumatismes. Au programme : entraînements pratiques en tout genres et interros presque tous les jours. 

Passé l’examen final, vous voilà secouriste et intégré à une station du Magen David Adom, en compagnie de 2 ambulanciers israéliens à base de sirènes et de gyrophares et tout le tralala. Pour ma part j’avais choisi Tel-Aviv parce que j’y avais été étudiant en échange et parce que je voulais de l’action, je n’ai pas été déçu… La tahana de Tel-Aviv dispose également de trois petites stations satellites où sont postées des ambulances en permanence de façon à couvrir toute la ville efficacement de Ramat-aviv au nord à Yafo au sud. Le nombre d’interventions pour chaque garde (mishmeret) de 8h se situe en moyenne entre 5 et 10 appels, rarement moins de 3, même la nuit. Les gardes sont décomposées en trois tiers-temps : boker, le matin de 7h à 15h, erev, le soir entre 15h et 23h et layla, la nuit entre 23h et 7h du matin. Vous êtes amenés à faire 5 gardes environ par semaine.

La plupart des appels il faut l’avouer concernent les personnes âgées, ça peut aller de l’insuffisance respiratoire à la chute dans l’escalier en passant par des pathologies comme le diabète. Beaucoup d’appels concernent également les accidents de la circulation, les voitures bien sûr mais surtout les deux roues. Comme tout le monde le sait, les israéliens sont des conducteurs hors pairs, patients et courtois. Bien évidemment, chaque appel réserve des surprises et vous ne manquerez pas d’anecdotes à votre retour…

Vous pouvez également compléter votre formation initiale de 60 heures par 28h de cours supplémentaires (soit 88 heures au total) pour obtenir le diplôme de khovesh melavé(ambulancier auxiliaire) dont l’attrait principal est la réalisation de perfusions (y’a vraiment qu’en Israël qu’on peut piquer quelqu’un pour de vrai après un mois de pratique !). Le cours « 88 » peut éventuellement être couplé avec le cours « taharan » qui est le nom donné à la station mobile de premiers secours. Il s’agit d’une ambulance spéciale capable de se déployer en quelques minutes pour soigner 8 blessés à la fois (utilisée pour les attentats, les mass casualty ou de manière préventive pour les grands évènements comme les concerts ou les manifestations).

Finalement, le volontariat au Magen David Adom est une expérience inoubliable, qui vous fait voir Israël de l’intérieur et qui vous donnera certainement l’envie de revenir l’année suivante ou de faire votre alya plutôt que prévu !
 
 
 
 

Isabelle (été 2002)

Pourquoi passer ses vacances à la Maguen David Adom?

C’est la question que je me suis posée pendant tout le mois de Juin avant le départ et même pendant la formation a Kiryat Moriah début juillet.

Pourquoi se réveiller à 7h du mat pour étudier l’ABC du secouriste en regardant Save Private Ryan et disserter sur les différentes blessures des soldats  ? Pourquoi aller se faire piquer par les Madrichim et le groupe de secouristes en herbe (ben oui, Tsvi et Mickael se sont portés volontaires pour ça) ?

    Tout d’abord pour apprendre le Saving Life. Certes, on n’a pas besoin tous les jours de savoir comment réanimer quelqu’un. Mais imaginez, vous clubbez tranquillement à Tel-Aviv avec vos nouveaux amis de MADA et là, une serveuse fait un malaise….Une dizaine de MADA guys pour prendre soin d’elle…Du vécu….

    Pour aider Israël qui, par les temps qui courent, a malheureusement besoin de secouristes et de sentir qu’une solidarité existe réellement avec la Diaspora….Accueil formidable garanti !

    Pour vivre une expérience israélienne (et internationale) haute en couleurs, entre les repas chez les ambulanciers de la Takhana, Galgalatse (radio très tendance) à fond dans l’ambulance, la piscine de l’hôtel, les nuits blanches à attendre les appels, les amitiés entre secouristes venus des quatre coins du monde et les cas "intéressants " : les chauffeurs de taxi allongés dans le caniveau complètement bourrés, les tentatives de suicide ratées, les jambes cassées, les petits bobos…Bref, on voit beaucoup et on apprend aussi beaucoup pendant ce volontariat.

Mais la meilleure des réponses vient après, quand vous rentrez dans votre petit appart parisien (ou ailleurs) et que vous n’avez qu’une seule envie : repartir en Israël, passer vos journées a la plage et vos nuits dans les ambulances de la Takhana de Bat Yam.
 
 
 

Yohanan (été 2003)

Magen David Adom! En trois mots, on peut apprendre ce qu’expérience humaine signifie!

   Tout d’abord, il s’agit de former des jeunes venus du monde entier aux premiers secours. C’est se retrouver à côté d’Anglais, d’Américains, d’Australiens, apprendre avec eux et faire de chaque instant l’occasion de se connaître un peu plus, le tout dans une ambiance de franche rigolade.
Les cours sont en anglais. Pas de panique pour les anglophobes, il y aura toujours quelqu’un pour vous filer un coup de main, que ce soit un Canadien ou francophone en tout genre. L’entraide entre élèves est toujours de mise donc pas d’inquiétudes. Les cours se répartissent entre théorie et pratique. Les formateurs sont extrêmement disponibles, que ce soit pour traiter de questions de cours, problèmes perso…
La dizaine de jours de formation est synonyme de bonne humeur et solidarité. Ambiance très bon enfant, délirs en tout genre et rencontre internationale, échanges de points de vue, témoins d’une jeunesse juive réunie par son désir de se rendre utile à Israël.

   Ensuite, l’affectation dans une station, pour ma part à Ashkelon. Mise en pratique des cours, mais au-delà, apprentissage du terrain. On apprend à travailler en équipe. Premier appel, première fois dans l'ambulance. Uniforme complet, lumiere rouge qui clignote et sirène qui chante, les passants qui vous regardent se demandant ce qui a bien pu se passer, une ambiance de franche rigolade avant d'arriver sur le terrain, laissant place a un professionalisme a toute epreuve une fois sur place ; un travail d'équipe huilé par l'expérience de l'intervention... Bienvenue au Magen David Adom en Israel!
Les cas à traiter sont très variés : de la bataille de quartier à l’insolation, des Russes bourrés aux difficultés respiratoires… Certains volontaires dans la station m’expliquaient qu’en 3 ans de présence ils n’avaient jamais vu de sang, d’autres qu’ils étaient des aimants à catastrophes… Tout est question d’habitude de l’ambulance et autant dire qu’on y prend vite goût!

   Enfin, découvrez Israël comme vous ne l’aviez jamais soupçonné! Beaucoup de choses à dire ! Durant mon affectation, j’habitais dans un centre d’intégration, où je côtoyais Ethiopiens, Russes, Américains fraichement arrivés dans le pays. Le centre vous demande de participer d’une manière ou d’une autre à la vie en commun : amuser les gamins, donner des cours d’anglais, montrer des exemples de vie hygiénique (c’est pas une blague !!!) par exemple se laver les dents à la fenêtre, marcher toujours chaussé…
De plus on est complètement indépendant. Très bon moyen de découvrir à quoi ça ressemble de s’organiser en Israël : courses, loisirs, transports… L’ambulance est une belle manière également de voir comment les gens vivent. On est amené à entrer chez les gens, à découvrir la diversité culturelle du pays au travers d’une décoration d’intérieur par exemple.
Vous faites partie de la société israélienne ! Vous partagez les préoccupations de ceux qui vivent là, vous êtes attristés à l’annonce d’un nouvel attentat, d’une manière complètement différente de ce que vous ressentez devant votre télé française. L’un des plus grands soulagements, c’est de se rendre compte qu’on vit au rythme de cette société si particulière, rude et difficile en apparence, mais que l’urgence unit.

Conclusion :
· VENEZ !!!
· VENEZ AIDER ISRAEL !!!
· VENEZ VIVRE ISRAEL !!!
 
 
 
 
 

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